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1848
Dayelle — Orientale

L’âme triste est pareille
Au doux ciel de la nuit,
Quand l’astre qui sommeille,
De la voûte vermeille
A fait tomber la nuit.

Lamartine.

Douce brise du soir, haleine parfumée,
Qu’exhale, en expirant, le vaste sein du jour,
Ah puisses-tu bientôt, sur la couche embaumée
Où Dayelle s’agite (oh ! je l’ai tant aimée),
Porter à son oreille un mot de mon amour !
Allah, je n’ai plus rien qu’un chétif dromadaire.
Un fakir, l’autre jour, m’a ravi mon caftan.
Une Circassienne, achetée au vieux Caire,
A tué ma cavale… Et je suis solitaire,
Comme un des noirs muets du sérail du sultan.
Car, voyez-vous, c’est elle une odalisque pâle,
Dont l’œil étincelle au milieu de ses pleurs,
C’est elle qui voulut que ma rouge cavale,
À force de courir, devînt, comme l’opale,
Blanche sous son écume et pleine de douleur.