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ACTE 2, SCÈNE 1

Étais-tu jalouse de Véron qui travaillait douze heures auprès de moi ? Et pourtant nous vivions dans un tel rapprochement de pensée, une telle convergence d’application, une telle intimité physique, que l’amour même ne donne pas aux regards, aux gestes, cette intelligence et cette pénétration.

Marthe, étonnée.

Non, pourquoi aurais-je été jalouse de ton secrétaire ?

Philippe, un peu rude.

Pourquoi serais-tu jalouse de la pensée ? C’est exactement ce que je voulais dire. Quand Véron et moi nous poursuivions à table les idées, les chapitres et les mots du travail en cours, tu te taisais avec douceur, tu n’écoutais pas et pensais poliment à autre chose. Je