Page:Leneru - Les Affranchis.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.
ACTE 3, SCÈNE 3

Marthe, violente.

J’ai toutes ses caresses, soit. Mais quelles paroles me dit-il, en quoi suis-je avec lui dans cette maison qu’il ne quitte pas ? Je suis moins que le cheval qui le mène où il veut aller, autant que le chien qui le suit dans ses désœuvrements. Il ne vous touche pas, il ne vous dit pas une parole tendre, mais je donnerais tous les baisers qu’il me garde pour l’impulsion irrésistible qui le porte à votre rencontre. Je vous ai vus marcher l’un vers l’autre… c’était si simple, si violent. Vous n’aurez jamais son nom, son lit, sa race, et je donnerais mon mariage, je donnerais mes enfants, pour échanger ces regards comme vous en avez…

Philippe, que de telles paroles éclairent et troublent, est assis, tourmente et mord son mouchoir. L’attitude est celle d’une discussion