Page:Leneru - Les Affranchis.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES AFFRANCHIS

tion humaine qui nous relie fatalement. Mais que toute ma vie se termine là, non, non ! Ils n’ont pas cette puissance de limitation. Le seul droit qu’ils n’aient pas sur moi est de me dispenser mon entière félicité ! Je fus tout ce qu’ils exigèrent, mais que je puisse être au delà, sentir et vouloir au delà, ils ne peuvent m’en demander compte. En quoi seraient-ils frustrés ? Quelle main trahirait-on pour accepter d’une autre ce que jamais elle n’offrit… Et pourtant, Hélène, je n’ose pas. Je tremble devant les actes qui affirmeraient ce droit, et moins pour les autres que pour vous… Ah ! les hommes sont inventeurs de beaux pièges, et les plus grands gibiers y restent comme les petits. Si je vous parlais comme je le dois, je vous éloignerais d’abord, et je vous conseillerais le dépaysement à tout prix, fût-ce par un mariage.