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LES AFFRANCHIS

voici une heure que je me torture à vous avertir. Puisque vous chérissez tant ma société, regardez-moi donc un peu. Je ne suis pas le vieillard ami auquel on peut tout dire… il y a des mots qui me troublent, des allusions qui me bouleversent. Vous vous êtes mise avec moi sur le pied d’une sécurité dont vous faites tous les frais… et je suis moins sûr que bien d’autres, avec ma pensée de maître qui donne des lois, mais n’en a pas à recevoir. En vérité, Hélène, si vous m’étiez à moi, à moi tel que mon pays n’en possède pas dix, une offre si magnifique de bonheur, qui pourrait intervenir ? qui pourrait me dire : tu ne dois pas ? au nom de quelle règle donne-t-on des ordres à l’exception ?… Voilà ma pauvre enfant, ce que je pense nuit et jour depuis des semaines. Êtes-vous prévenue, maintenant ?