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LES AFFRANCHIS

Réal.

Ma situation est fausse, je le reconnais. J’ai condamné ta pensée au nom de mon amoralisme, et je prêche une règle à tes actes. Que veux-tu ? Nous n’avons pas encore les instincts correspondant à cet ordre d’idées, ou plutôt, nous savons qu’autour de nous on ne les a pas. Ce n’est jamais de gaîté de cœur qu’on choque les sentiments profonds d’autrui, à moins d’être de misérables cabotins sans âme et sans souvenirs… Si tu as ce malheur, mon pauvre Alquier, toi, un honnête homme, d’être pris au traquenard des passions dangereuses, ne t’exaspère donc pas à une lutte douteuse. Succombe, mais au moins, sans éclat. Cache-toi, ne souffre pas et ne fais pas souffrir.

Philippe, avec un tremblement de respect.

Jamais. Ce que je veux d’elle… Ah ! c’est la femme, évidemment, mais la femme pré-