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ACTE 2, SCÈNE 6

Philippe.

J’ai tenu à me marier jeune. Quand j’en ai parlé à Bersault il m’a dit : Je te trouverai cela. Huit jours après il pensait à trois jeunes filles. Il ajoutait que la fille aînée de Lasson était la plus riche et, de beaucoup, la plus jolie. Je les vis toutes les trois… tiens, Ricard a épousé l’une d’elles. L’autre est Sophie Pasquier. Marthe, en effet, était la mieux. Je vis bien que nos fiançailles la troublaient et je m’en émus aussi. Quand je l’emmenai j’avais les sentiments qu’a tout homme en ces circonstances, la curiosité de lire son destin sur un front d’étrangère, l’attendrissement devant un jeune visage anxieux. C’est en conduisant Marthe dans les vieilles maisons des amis de la famille, où mon enfance avait appris l’ennui, c’est en accomplissant les corvées communes que j’ai le mieux compris la force, la solidarité du lien social. Nous avons dit ouf !