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LES AFFRANCHIS

regard de nos meilleurs jeunes gens, l’intelligence, la vraie, et l’attention anxieuse de ceux qui nous comprennent. J’ai connu la jouissance des chefs à prestige auprès d’un aide de camp de valeur. Et c’étaient des yeux de femme, de l’être qui nous est promis… le souffle qui haletait à ma parole sortait des lèvres qui attendent notre baiser. Et ce jeune piège vivant fait pour le cœur, l’esprit et la chair, je l’avais à chaque réveil et jusqu’à la nuit dans la pièce où je vis, sous mon souffle, à portée de ma main. Et le pire, Réal, qu’on nous pardonne à nous qu’on appelle supérieurs, j’avais le sentiment de l’être exceptionnel que pour elle j’étais aussi. Je me troublais de l’émotion même qu’elle me devait, de ce que l’amour pouvait être en nous… Si les derniers d’entre les hommes se recherchent, sont des sources d’émotions l’un pour l’autre, comment ne pas défaillir dans cette atmosphère où deux créatures parfaites se perturbent par la loi seule de leur attraction ?