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SAINT-JUST

mais les chagrins qu’elle a essuyés l’ont mise dans cet état. Rien que sa situation doit vous rendre susceptible de faire de sages réflexions. Comme M. d’Évry doit venir à Nampeelle passer la fête de Pâques, elle lui mande de le prier de vouloir bien vous amener et que les dépenses qu’il fera qu’elle les lui remettra. Vous réitérerez encore combien maman est reconnaissante de toutes les bontés que Mme de Sainte-Colombe a eu pour vous et qu’elle lui en fait mille remerciements. Dites-lui mille choses gracieuses de notre part. N’oubliez pas de faire dire le jour que vous devez arriver à Blérancourt. Maman vous embrasse bien tendrement ma sœur ainsi que moi.

Je suis pour la vie (sic) avec toute l’amitié possible votre sœur.

De Saint-Just.

Cet avis fraternel de mise en liberté parut néanmoins un peu froid à Saint-Just. Il attribue cette manière « bien indifférente » de la lui annoncer aux inquiétudes que donne sa mère, il s’y reconnaît une part de responsabilités, mais déjà il ne fait point de phrases : « Il n’est pas possible de revenir sur le passé. Le seul remède en mon pouvoir est l’avenir. Puisse-t-elle avoir le temps d’en faire l’épreuve. »

Monsieur,
Paris, ce 27 mars 1787.

Voici, à ce qu’il me semble, le terme des peines que vous avez bien voulu prendre pour moi, mais je ne crois pas encore au terme des miennes, Voici la réponse de Rigaux telle que