Page:Lenéru - Saint-Just, 1922.pdf/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
SAINT-JUST

qu’il pourra faire quelque chose, pourvu qu’il y ait du goût ; vous avez bien voulu, monsieur, lui faire envisager les agréments et les désagréments de cet état ; par conséquent, il doit avoir de la stabilité. Il n’ignore point le peu de fortune que nous avons. Ainsi c’est à lui de s’en tenir à celui-là et de ne plus varier.

L’intention — de maman — n’est pas de le faire sortir à moins qu’il ait une place et qu’il puisse y entrer tout de suite.

Que ne puis-je faire naître en moi des expressions assez grandes pour vous marquer toute la reconnaissance de maman et vous marquer le respect profond dans lequel j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissante servante.

De Saint-Just.

De Blérancourt, le 14 février 1787.

La place était découverte. Mlle de Saint-Just envoyait en même temps cette lettre reçue par leur mère :

Soissons, le 16 mars.
Madame,

Pardon si j’ai tardé à vous faire réponse ; je voulais qu’elle fût aussi satisfaisante pour vous que pour moi, et l’envie de rapprocher un ami que je croyais perdu ne m’a rien fait épargner pour y parvenir.

Vous ne devez pas douter combien mon papa et moi aurions été charmés d’avoir Saint-Just à la maison, mais il doit savoir le peu de logement que nous avons, et comme je tâche de remplacer un clerc, ce qui nous en empêche absolument. Mais voici une réflexion que j’ai faite : Saint-Just désirant se faire avocat ne doit pas entrer chez le notaire, mais tout