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LES ANTÉCÉDENTS

Je vous remercie, monsieur, de vos avis ; la résolution de faire le bien les avait précédés et je les suivrai si je ne m’écarte point du plan que je me suis formé moi-même. Je viens d’écrire à maman, je lui envoie une lettre pour Rigaux. Je compte sur la réussite de cette démarche si toutefois je n’ai pas été devancé par d’autres. Vous m’aviez averti, dans votre lettre, qu’il convenait de faire adresser la réponse à maman, afin qu’elle vous la renvoyât ; c’était bien mon dessein, car je n’avais point envie du tout de lui donner mon adresse ; mais je vous remercie néanmoins, monsieur, de votre avis car je n’agissais peut-être en cela que pour mon intérêt et vous m’avez fait agir par bienséance. Cela prouve, monsieur, que vous voyez beaucoup mieux et plus finement que moi. En revanche, je puis vous assurer de l’estime et de la reconnaissance la plus parfaite, parce qu’elles n’exigent point d’esprit.

J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

De Saint-Just.

Saint-Just fait allusion aux démarches entreprises par sa famille en vue du fameux « état solide ». Sa sœur avait écrit à M. d’Évry :

Monsieur,

Les obligations que maman vous a sont sans nombre. Elle a tout lieu de croire que les bons conseils que vous avez bien voulu donner à mon frère aient fait un grand changement sur son caractère, puisqu’il revient au repentir de sa faute, et que, d’après les propositions que vous lui avez faites, il est enfin parvenu à choisir un état ; maman est charmée qu’il ait choisi le barreau parce que c’est un état où elle espère