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LES ANTÉCÉDENTS

il rappelle « sa conduite atroce envers sa mère qu’il avait maltraitée par ses discours, par ses menaces ». Nous savons pourtant, par un autre mot du chevalier, que Mme de Saint-Just aimait « infiniment » son fils.

Mais celui-ci se montre alors préoccupé de son avenir. Il ne semble pas être allé chercher, rue Fromenteau, uniquement la vie des mauvais lieux. Plus tard il s’enragera, écrira une lettre de forcené — qu’il n’a point envoyée — parce qu’il ne peut rester à Paris quand Desmoulins, quand les autres y sont : « Il est malheureux que je ne puisse rester à Paris. Je me sens de quoi surnager dans le siècle. Ma palme s’élèvera pourtant et vous obscurcira peut-être[1]. » En 85 son interrogatoire nous le montre en démarches pour être présenté aux gardes du comte d’Artois, « en attendant qu’il soit assez grand pour entrer dans les gardes du corps ». Nous voyons aussi qu’il s’est trouvé des dispositions pour la physique et la médecine ; enfin, il s’est présenté aux Oratoriens dont il fut mal reçu.

Saint-Just pris est interrogé le 6 octobre. Voici le procès-verbal :

  1. Lettre à Daubigny, juill. 1792.