Page:Lenéru - Saint-Just, 1922.pdf/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
SAINT-JUST

J’ose vous rappeler aussi, monsieur, que le commissaire Chenu est déjà instruit des faits.

J’ai l’honneur d’être votre très humble et très obéissant serviteur.

Ch. d’Evry.

P.-S. — J’oubliais de vous dire que je crois que M. de Saint-Just le fils a vingt ans.

Ce vendredi soir 29 septembre 1786.

Il en avait exactement dix-neuf, et une justice à lui rendre est que, dans son interrogatoire, il n’invoque pas une fois cette lettre, dont l’écriture est renversée[1], ni ce médecin, lequel ignore l’orthographe des mots techniques et qui, tous deux, ont si fort persuadé M. Hamel.

Ce qu’on entrevoit à l’origine de cette fuite, ce sont de préalables violences, des scènes domestiques, sommations de liberté, peut-être, et menaces de la part du fils, résistance et autorité de la mère, avec sans doute le détail des vivres coupés — d’où le cambriolage d’argenterie — car, plus tard, lorsque d’emprisonneur M. d’Évry se trouve emprisonné, parlant du « scélérat » Saint-Just,

  1. Vatel. Charlotte Corday et les Girondins.