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LES ANTÉCÉDENTS

gobelet. Je vous le rendrais gratuitement pour prix de l’estime que j’ai conçus pour vous sans vous connaître.

J’ai l’honneur d’être, madame, avec le plus profond respect votre très humble et très obéissant serviteur.

Richardet.

Devant cette explication de tout, M. Hamel n’en revient pas de la malignité des adversaires. Mme de Saint-Just y fut moins prise. Elle ne crut ni au médecin ni au mal de tempe si dangereux et si nouveau, ni à la poudre de quarante francs, ni au danger mortel de faire étudier M. son fils. Elle retourna la lettre au chevalier d’Évry, qui l’adressait ainsi au Lieutenant de Police :

Monsieur,

Je joins ici la lettre de Mme de Saint-Just, la mère, que vous désirez ; je ne vous l’ai point envoyée ne croyant pas qu’elle vous fut nécessaire, d’après celle que j’ai eu l’honneur de vous écrire, vous verrez que la mère désire que son fils soit arrêté et mis dans une maison de force pour le punir de ses fautes. Je me joins à elle, monsieur, pour vous prier de faire arrêter le plus tôt possible le jeune homme qui, vivant sur les effets qu’il a emportés à sa mère, s’en trouvera totalement dépourvu pour peu que l’on tarde.

Je joins aussi une autre lettre écrite à sa mère par un soi-disant médecin de Sceaux. Je crois cette lettre contrefaite, le jeune homme n’ayant point été malade, et ne tendant qu’à vouloir pallier sa faute aux yeux de sa mère, en se servant de ce prétexte.