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SAINT-JUST

les malheureux avec les biens des ennemis de la Révolution » est le point culminant de la révolution sociale dans la grande Révolution politique.

Et qu’on remarque le préambule de Saint-Just, tout ce qu’il promet au delà de ce qu’il demande :

Identifiez-vous par la pensée aux mouvements secrets de tous les cœurs, franchissez les idées intermédiaires qui vous séparent du but où vous tendez. Il vaut mieux hâter la marche de la Révolution que de la suivre au gré de tous les complots qui l’embarrassent, qui l’entravent. C’est à vous d’en déterminer le plan et d’en hâter les résultats pour l’avantage de l’humanité.

Que l’Europe apprenne que vous ne voulez plus un malheureux, ni un oppresseur sur le territoire français ; que cet exemple fructifie sur la terre ; qu’il y propage l’amour des vertus et du bonheur ! Le bonheur est une idée neuve en Europe.

Il est vrai, il a dit une fois : « les propriétés des patriotes sont sacrées » et le dernier mot de l’agenda qu’il portait sur lui est encore « ne pas admettre le partage des propriétés, mais le partage des fermages ». Ce n’était pas le moment d’être hérésiarque et de créer un schisme à Robespierre. Mais qui peut dire ce qui fût advenu si l’heure prévue par tous avait pu s’accomplir, l’heure où Saint-Just aurait supplanté Robespierre ? — Les