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SAINT-JUST ET ROBESPIERRE

il y fallait au moins la ligne droite si fort appuyée de Billaud-Varennes et la gigantesque et mince fioriture du B. de Barère. Cette liste, car elle existe bien, est le duplicata d’une autre supprimée. Elle prouverait cependant qu’il fut le signataire en premier, c’est-à-dire responsable, selon la thèse de Carnot. Il n’a pas signé la pire de ces listes, celle des 218 noms et là, peut-être, y eut-il refus — on sait par Billaud-Varennes qu’il était présent. Elle rappelait les petits gradins de Fouquier, cette liste encombrée, et Saint-Just n’était pas de ceux qui « démoralisent » le supplice. À remarquer toutefois que, dans son rapport du 9 thermidor, s’en prenant si violemment à Billaud, signataire de cette liste, il ne songea pas à la lui reprocher. Nous tenons à bien le dire comme le fait la candide plaidoirie de M. Hamel. Aujourd’hui les responsabilités sont, en effet, moins circonscrites, mais en gagnant tous les autres nous croyons qu’elles ne déchargent personne. Si les survivants ont fait disparaître les listes, sans doute parce qu’elles n’impliquaient pas assez le triumvirat, s’ensuit-il que les plus coupables soient les signataires ? Comme l’observe Michelet ce sont les membres présents qui signent, par conséquent « les travailleurs » qui, du reste, bien que travail-