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SAINT-JUST ET ROBESPIERRE

sur l’ennemi des Tarquins, on ne lit plus les idylles de Gesner ».

Que ce soit ou non par son Bureau de Police — que le mémoire de Fouquier-Tinville semble beaucoup décharger — nous trouvons généralement Saint-Just en grande humeur de sévir, depuis les mandats contre Hoche jusqu’à l’incarcération de cette citoyenne Lambert, sa cousine, qui étant venue lui faire des remontrances sur sa manière de gouvernement, eut « après une querelle bien vive » son mandat d’arrêt expédié de la main de Lejeune avec la complaisance de Collot-d’Herbois. Pour donner meilleure satisfaction à Saint-Just — la pièce ne portant ni signalement, ni prénom — on joignit à la dame quelques autres citoyennes Lambert. Pourtant Saint-Just, comme tous ses collègues, a des élargissements à son actif, entre autres celui du père de Thorin, le mari de Thérèse Gellé. On remarque, d’ailleurs, que les emprisonnements qui semblent émaner de sa défiance particulière ou de son bon plaisir ne furent pas mortels. S’il avait bien désiré la tête de Hoche, le temps ne lui eût pas manqué pour l’obtenir. Le chevalier d’Évry, celui-là un ennemi bien personnel, arrêté dès ventôse, lui survit également. Il y a dans cet arbitraire excessif avec lequel