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SAINT-JUST

fatigue, les munitions et l’artillerie étaient épuisées ; la partie fut remise au lendemain. » Il semble bien qu’il en ait été des autres passages comme de celui-là. Saint-Just, présent à tous, les ordonna tous. — D’ailleurs, il recevait lui-même les ordres du Comité qui le harcelait ; Carnot, dans toutes ses lettres, lui demandait Charleroi ; on ne l’avait envoyé à la Sambre que pour la passer et parce que les autres ne l’avaient pas fait. L’opération fut coûteuse, mais est-il sûr qu’elle eût réussi sans l’obstination désespérée de Saint-Just ? S’il y eut faute, il en a sa grande part, et Taine, qui la trouve absurde, lui en fait un ridicule. Peut-être, alors, serait-il équitable d’avoir la logique de Levasseur et, lui reprochant les passages de la Sambre, il faudrait lui remettre aux mains la gloire de Fleurus, comme Charleroi lui remit ses clefs. Évidemment, Saint-Just ne commanda pas à Fleurus — bien qu’un historien ait écrit : « Saint-Just et Lebas commandaient alors l’armée des Ardennes. » — Son impériosité n’était même pas dénuée de réserve, il avait le sens des convenances et parlait peu aux conseils de guerre. Mais, hors le commandement effectif, tous les titres qu’un bon général peut s’acquérir : administration, discipline, énergie, conseil et prestige, il les