Page:Lenéru - Saint-Just, 1922.pdf/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
LES MISSIONS

même aux armées, de ne pas reconnaître la supériorité militaire de son collègue, a dit : « Il résulte des faits que j’ai rapportés, que si nous combattions en soldats, nous n’avons jamais commandé comme généraux… Est-ce par la faute des Conventionnels que l’on passa et repassa tant de fois la Sambre ? Nous ne réclamons pas la gloire de Fleurus, qu’on ne rejette pas sur nous les fautes qui l’ont précédée. » Et encore : « Guyton de Morveau était avec moi à l’armée. Les généraux ne recevaient de nous ni ordres, ni reproches. Saint-Just ne se mêlait point de la guerre, ainsi la faute était tout entière aux généraux. » Ce témoignage excepté, tous les autres affirment le contraire et nous ne croyons pas à une flatterie de sujet dans le mot de Jourdan faisant ouvrir par Saint-Just une lettre adressée au général en chef : « Quand vous êtes à l’armée, le général en chef, c’est vous. »

Le commandant de génie Marescot, nommé par les représentants dans leur lettre à la Convention, comme ayant eu une grande part au succès de siège de Charleroi, a laissé une relation des faits ; il écrit ceci : « Le 29, le représentant Saint-Just voulait qu’on repassât la Sambre sur-le-champ et que l’ennemi fût attaqué ; mais les soldats, les cavaliers et les chevaux étaient excédés de