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SAINT-JUST

Il faut que les mouvements des deux armées de la Moselle et du Rhin les en chassent dans peu. Ne négligez donc point les demandes que nous vous faisons.

Il faut douze bataillons de plus à Saverne. Il faut que deux mille hommes de cavalerie soient promptement rendus à Strasbourg. Employez dans ce moment toute l’énergie dont vous êtes capables. Il n’y aura point de seconde campagne si l’Alsace est sauvée.

Saint-Just et Lebas.

P.-S. — La mission extraordinaire que vous nous avez donnée, rend notre présence partout nécessaire, ce qui exige qu’en rappelant mes collègues, vous envoyiez incessamment deux représentants qui se tiendraient à Strasbourg.

De Saint-Just.

En rappelant mes collègues ! Il y avait là encore une difficulté et nous y reviendrons, mais dès la première lettre la sentence est portée ; « Peut-être faudrait-il employer ailleurs ces représentants, écrira-t-il de nouveau, et, au bout d’un certain temps, leur donner une retraite honorable, en les rappelant au sein de la Convention. Deux représentants actifs suffisent pour cette armée. » Et Saint-Just ajoutait : « D’après la nature de notre mission, nous avons cru devoir agir isolément. » Ses collègues ne lui pardonnèrent pas.

Dans la courte mission qui suivit à l’armée du Nord, il écrit :