Page:Lenéru - Saint-Just, 1922.pdf/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
SAINT-JUST

sommes pas restés un demi-jour au même endroit. » — Et quand ils paraissent, ils font toutes les besognes : Saint-Just est présent aux exercices, il passe des revues, interroge le soldat dans les rangs. Tandis que, par les décisions les plus attentives, il entre dans les détails, qu’un arrêté exempte de la garde tous les tailleurs, les cordonniers, ouvriers et patrons qu’il met en réquisition, tandis qu’il crée un parc départemental desservi par des relais réguliers, grâce auquel un voiturier n’est plus de service que tous les dix jours, quand depuis longtemps dans les campagnes, hommes, chevaux et bétail étaient continuellement sur pied à la disposition des agents militaires pour les transports, le Comité le laisse libre de modifier le plan de campagne et même, s’il le juge bon, d’en proposer un autre. Non seulement on le laissait libre, mais on le laissait dépourvu. Aux demandes si pressantes du commissaire, on répondait en s’en remettant à son « génie » et à cette fameuse énergie avec laquelle il dut se trouver parfois bien seul. La correspondance avec le Comité nous découvre le ton et le degré d’initiative du collègue dont Levasseur a dit « qu’il ne se mêlait point de la guerre ». Voici la première de ces lettres :