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SAINT-JUST

Lorsque j’ai lu avec l’attention dont elle est digne, l’exposition des principes et des motifs de la constitution offerte par le Comité, j’ai cherché dans cette exposition quelle idée on avait eu de la volonté générale, parce que de cette idée seule dérivait tout le reste.

La volonté générale proprement dite, et dans la langue de la liberté, se forme de la majorité des volontés particulières, individuellement recueillies sans une influence étrangère ; la loi ainsi formée consacre nécessairement l’intérêt général, parce que chacun réglant sa volonté sur son intérêt, de la majorité des volontés a dû résulter celle des intérêts.

Il m’a paru que le comité avait considéré la volonté générale sous son rapport intellectuel, en sorte que, la volonté générale, purement spéculative, résultant plutôt des vues de l’esprit que de l’intérêt du corps social, les lois étaient l’expression du goût plutôt que de la volonté générale…

En restreignant donc la volonté générale à son véritable principe, elle est la volonté matérielle du peuple, sa volonté simultanée, elle a pour but de consacrer l’intérêt actif du plus grand nombre et non son intérêt passif. »

L’essai de constitution qu’il lut ensuite renseigne moins sur les idées et la mentalité de Saint-Just. Cela ressemble à ces plans de vie que se font les écoliers, en réunissant de toute part les bonnes maximes.

Les deux discours du mois de mai, à huit jours