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SAINT-JUST

avec mon cœur. Embrasse Henriette pour moi. Schillischem[1] me caresse beaucoup et je le lui rends bien.

Et puis :

J’ai reçu aujourd’hui, ma chère amie, une lettre d’Henriette adressée à Saint-Just et à moi. Saint-Just l’avait ouverte et lue ; il me l’a rendue sans me dire autre chose, si ce n’est qu’elle était pour moi seul. Il y était question de Désiré, dont je lui ai dit deux mots une autre fois, qu’il a paru entendre avec beaucoup d’indifférence. Je t’ai écrit presque tous les deux jours. C’est mon seul plaisir. Ce n’est guère qu’avec toi que je peux m’expliquer ; il est si peu d’amis ! Nos affaires continuent à prendre une assez bonne tournure. J’espère sortir un peu de ma tristesse en t’annonçant de bonnes nouvelles.

Enfin :

Les affaires commencent à bien aller ici. Écris-moi dorénavant sous le couvert du général Favereau, commandant à Maubeuge… La personne que tu sais est toujours la même.

Une pièce des archives, le procès-verbal demeuré inédit des agents envoyés chez Saint-Just après thermidor, pour l’apposition des scellés, nous apprend que depuis floréal il n’habitait plus rue Gaillon, dans l’hôtel où logeait aussi Saint-André, mais plus spacieusement[2] au No. 3 de la

  1. Chien que Lebas avait ramené d’Alsace.
  2. Au deuxième étage au-dessus de l’entresol. Trois pièces donnant sur l’antichambre et une petite salle de bains