Page:Lenéru - La Triomphatrice.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
la triomphatrice

j’ai cru qu’il attendait de vous… ah ! je n’ai pas de génie, moi… que vous lui donniez votre fille. (Claude est très sombre.) Un jour… (Elle s’angoisse.) un jour j’ai appris que Fréville venait de se tuer pour vous.

Claude, plus statue que jamais.

Qui t’a dit cela ?

Denise.

On entend plus de choses que vous ne croyez.

Claude, dans une grande rêverie.

Tu aimais Jacques Fréville ?

Denise.

Celui-là, au moins, je le croyais plus près de moi que de vous.

Claude, âpre à son tour.

Tu te trompais. (Remords immédiat.) Ma pauvre, pauvre petite, tu viens d’être bien insensée… et tellement injuste.

Denise.

Non, maman, je ne suis pas injuste. Est-ce que je vous reproche vos actes ?

Claude.

Mais, à la fin, quel reproche m’adresses-tu ?

Denise.

À vous, aucun… c’est moi qui ai tort, tort d’être votre fille.

Claude.

Tu y reviens encore, malheureuse petite ingrate…