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la triomphatrice

vous dirai pas que je n’ai jamais aimé que vous, mais dans toute ma vie il est un amour culminant, tellement incomparable qu’il peut regarder en face le passé… plus insoutenable à nos yeux que le sommeil.

Claude.

Michel !… et vous voulez que je fasse de la littérature, que je m’occupe de la vie, des besoins, des amours des autres… quand j’ai à venger votre passé et le mien !

Sorrèze.

Que dirait de moi la postérité, si Claude Bersier n’était plus bonne à rien, à compter du jour où elle m’a aimé…

Claude.

La postérité dirait que vous avez sans doute changé son sort pour celui d’une femme heureuse.

Sorrèze.

Je vais me mettre en devoir de vous faire souffrir pour vous rappeler à l’ordre…

Claude.

Je vous en défie bien !

Sorrèze, curieux.

Vraiment ? vous me défiez de vous faire souffrir ? Vous m’avez dit cela une fois… quand vous n’étiez pas encore… ce que vous auriez dû être… quand j’ai tenté de vous rendre jalouse…

Claude, très grave.

Il y a pourtant une femme dont je suis jalouse.

Sorrèze.

Laquelle ?

Claude.

La vôtre.