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la triomphatrice

Henri.

J’avoue que je n’ai jamais très bien compris ce qui s’est passé.

Claude.

Si vous l’aviez compris, nous n’en serions pas là… D’ailleurs, vous avez très élégamment pris votre parti, vous avez vite aperçu les avantages de la situation et, comme, décidément, je vous plaisais de moins en moins…

Henri.

Vous faisiez bien tout ce qu’il fallait pour ça.

Claude, douceur grave.

Oui, je devenais plus intelligente, plus active et plus équilibrée. Je perdais ma veulerie, mes bâillements et ma mauvaise humeur… Je n’aimais plus les conversations ennuyeuses…

Henri.

Alors, c’est parce que je vous ennuyais ?

Claude.

Non, bien au contraire, c’est moi qui ne vous amusais plus.

Henri.

Il me semble que je ne me plaignais pas encore ?

Claude.

Je m’arrangeais pour ne pas vous en donner lieu…

Henri.

Comment cela ?

Claude.

En me taisant… Oh, ! vous ne vous en aperceviez pas : vous vous disiez : Claude s’abrutit, elle s’absorbe, elle travaille trop, alors que je mordais mes lèvres sur tout