Si tu veux faire de la littérature comme tout le monde, tu iras porter tes élucubrations à la boutique d’en face…
Pourtant, maman, avec votre nom… Votre éditeur me prendrait tout de suite.
C’est qu’elle le croit !
Mademoiselle, ne tâtez pas du métier. Si vous saviez quelle peine Claude Bersier et Michel Sorrèze ont eue à me faire imprimer.
Ça ne vous a pas empêché d’avoir le prix Goncourt.
Peut-être n’y aura-t-il qu’un moyen de la guérir, c’est de la laisser aller. Je te donnerai ma carte : « Claude Bersier recommande chaleureusement une amie, Mlle Denise Bersier. »
Mais, maman, vous nous dites toujours que nous n’avons que ce que vous gagnez. Papa dit que, sans vous, nous habiterions au cinquième et ferions nos robes nous-mêmes…
Veux-tu te charger de pourvoir à ta toilette ?
Je voudrais essayer.
Fais-toi modiste ou couturière.