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la triomphatrice

Flahaut.

Je le suis toujours, en principe…

Claude.

Je voudrais vous voir riche… Voulez-vous un million, Flahaut ? Une très jolie fille… ce n’est pas la mienne.

Flahaut, légèrement.

Tant pis !… et puis ne dites pas de mal de ma grande amie Denise. Je vous apprends qu’elle est fort jolie.

Claude, même ton léger.

Denise n’est pas un assez bon parti pour vous.

Flahaut, même jeu.

Au point de vue parti je vous prie de croire que je n’en rêverais pas de meilleur.

Claude, riant.

Ne me tentez pas, Flahaut, vous pousseriez trop loin la politesse. (Revenant au sérieux, mais comme si elle parlait d’autre chose.) Denise à vingt ans. Je ne peux malheureusement lui donner que 200 000 francs, mais tant que je vivrai je compléterai les 20 000 francs de rente.

Flahaut, incidemment.

Vous gagnez beaucoup d’argent, mon cher maître.

Claude.

Je travaille beaucoup, plus qu’il ne serait nécessaire à ma gloire… j’aime le luxe, et nous n’avions rien… D’ailleurs, pour la gloire aussi… à force de répéter… Si George Sand avait été une femme de peu de livres… Il est bon d’être un auteur à fatras. (À sa fille, qui ouvre une porte, gaiement.) Denise ! qu’est-ce que tu viens faire ici ?