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la triomphatrice

Brémont.

Est-ce que vous êtes contente de mon article, madame ?

Claude.

Ah ! oui, vous m’avez envoyé… Je vous remercie… Vous dites que je n’ai pas de tempérament.

Brémont, effrayé.

Moi j’ai dit ? Mais vous devez confondre.

Claude.

En effet, c’est dans un autre article… il y a six semaines, un autre que vous ne m’avez pas envoyé.

Brémont.

On m’a calomnié, mon cher maître.

Claude.

Ne m’appelez donc pas comme cela ! Flahaut, encore, il croit que c’est arrivé… Je n’ai jamais pu prendre sur moi d’appeler un homme ainsi… Vous pouvez dire madame. (Ironique.) Je suis une femme du monde ! Allons dites-moi : au revoir, madame.

Brémont, s’inclinant, prétentieux.

Au revoir, madame, et mon très vénéré maître.

Claude, quand il est parti.

Enfin, pourquoi celui-là vient-il me voir ? Je ne l’en ai jamais prié, je le reçois mal, il ne peut pas aimer mes livres, je ne lui servirai jamais à rien.

Flahaut.

D’abord, il est bien trop bien avec vous pour avoir besoin qu’on lui dise de venir. Pour imaginer que vous le recevez mal, il faudrait une défiance de soi qu’il n’est pas en voie d’acquérir. Vos livres ? il n’est même pas