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la triomphatrice

Bersier.

Mais sapristi, vous n’êtes pas seule en cause, il y a moi, j’admire comme Denise y a pensé. On ne quitte pas ainsi ses père et mère, surtout quand on a mûrement réfléchi, comme Denise prétend l’avoir fait.

Claude, fataliste.

Persuadez-la de revenir.

Bersier.

Je vous le promets bien.

Claude.

Et si elle refuse ?

Bersier.

Vous me donnerez votre explication… si je ne la tire pas d’elle-même.

Claude, grande tristesse.

Ne tourmentez pas cette enfant… laissez Denise être heureuse à sa guise… puisqu’ici nous avons échoué.

Bersier.

Elle était fille unique, comblée… beaucoup trop gâtée. Je me demande ce que nous n’avons pas fait pour elle. (Tout à l’embêtement du départ de sa fille, il oublie ses anciens griefs.) Que votre mère soit une femme célèbre, ce n’est tout de même pas une raison pour la planter là… Enfin, que faisons-nous ?

Claude, lentement, avec lassitude.

Le mieux… j’écrirai une lettre, une longue lettre à Denise… je n’ai pas d’orgueil, moi… je tâcherai, je lui expliquerai… mais pas ce soir, ah ! non, pas ce soir…