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NUIT TOMBANTE


À Jules de Blanzay.


 
Dans les eaux sans reflet d’une boueuse mare,
Le froid soleil d’hiver, brusquement descendu,
Comme un astre honteux de sa lumière avare.
Sous un tas de roseaux frissonnants s’est perdu.

Je reconnais encor, dans une vapeur grise,
Un rang de peupliers qui se profile en noir.
Tantôt droit, et tantôt souffleté par la bise ;
Mais à mes pieds la route est impossible à voir.