Page:Lemoyne - Poésies, 1871-1883, Lemerre.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

 
I

Des neiges de la nuit toute la terre est blanche,
Et nos cloches d’église ont perdu leur voix franche :

De près on croit entendre un Angélus lointain
Qui se gèle dans l’air, mat comme un son d’étain.

Les peupliers transis, en deux longues rangées,
Grelottent sans reflet au bord des eaux figées.

Pas une aile d’oiseau sur le fond gris du ciel. —
On a le frisson noir d’un hiver éternel.