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VIII

Mlle Berthe et Mme Grandperrin se comprirent parfaitement, et leur mutuelle sympathie se resserra d’un jour à l’autre. Mlle Berthe vint souvent aux soirées de Mme Gerbier où se trouvait Mme Grandperrin, et fut parfois de leurs promenades en voiture et à pied, tantôt marchant au bras d’Albert, tantôt au bras de Mme Grandperrin, quelquefois s’appuyant à celui de Mlle Alise, qui lui témoigna beaucoup d’égards et de déférence. Elle lui en sut gré, et trouva son timbre de voix très doux, presque chantant. Elle aurait bien voulu pouvoir démêler quelque chose dans les inflexions variées de sa voix caressante, deviner ce qu’elle pensait de son neveu, mais les secrets de Mlle Alise n’étaient pas faciles à pénétrer. « Si je pouvais au moins voir ses yeux », pensait la pauvre vieille ; mais en cela l’aveugle se trompait. Elle aurait pu les voir sans être mieux éclairée : car