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En tête marchaient M. Grandperrin, Maître Gerbier, le père Joussaulme et le docteur, qui se baissait de temps à autre pour cueillir une jusquiame ou un pied de belladone.

Dans les ruines mêmes, Mme Grandperrin Mlle Alise, Germaine, très animée du geste et de la voix, et l’abbé Dufresne, examinant de près, avec son œil d’archéologue, les curieuses dentelles de la grande rosace.

De l’un à l’autre groupe, et parfois restant un peu en arrière, autant que la politesse pouvait le permettre, le comte Albert de Rhuys, très ému, presque silencieux et fort réservé, songeait à la grave question qui peut-être ce jour même allait se décider pour lui.

Les groupes s’étaient rapprochés, et Maître Gerbier pérorait avec assez d’animation en s’adressant à M. Grandperrin.

— Vous le voyez, c’est pittoresque, et bon surtout pour un peintre cherchant un motif de tableau ; mais, comme j’avais eu l’honneur de vous le dire hier dans la soirée, toutes ces vieilles futaies à branches gourmandes, poussées à tort et à travers, ne valent guère mieux que les ruines effritées. Si on voulait en faire une vente partielle, il n’y aurait qu’à estimer la valeur intrinsèque du terrain.

— Et d’ailleurs, ajouta Mlle Alise, je réponds qu’il y a d’autres parties du parc non moins