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gabier d’artimon à bord de l’ Hirondelle, qui m’est venu voir en passant.

— Très bien ! Tu comprends, il faut qu’on ne se doute de rien. Georges passera la nuit avec toi dans le pavillon et demain, dans la matinée, la famille… Elle est revenue, m’as-tu dit ?

— Oui, d’avant-hier, excepté M. Henri Paulet, retenu encore à Bordeaux deux ou trois jours pour ses affaires.

— C’est pour le mieux, reprit Guérineau. Demain, dans la matinée, la famille fera sans doute, comme d’habitude, une promenade sur la pelouse du parc.

— C’est probable.

— Alors, sans être vu, Georges pourra la voir… Tout est bien compris, n’est-ce pas ?

— Parfaitement.

Le rôle de l’avocat n’était pas sans difficultés… Il sut pourtant mener à bonne fin l’exécution de son projet et dit à Baptiste en le congédiant :

— C’est entendu, pour ce soir, à la nuit tombante ; tu viendras prendre ici ton commandant.

Quand Georges se réveilla, encore accablé de fatigue et de son lourd sommeil, Me Guérineau lui expliqua que la famille était revenue depuis deux jours à Saint-Christophe… que s’il tenait