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— Tu reviens de Saint-Christophe ?

— Non… C’est toi d’abord que j’ai voulu, voir.

— Alors, tu ne sais rien ?

— Rien absolument… Ma femme ?

— Ah ! mon pauvre ami !

— Morte ?

— Non, grâce à Dieu… Mais, depuis ton départ, que d’événements auxquels on ne s’attendait pas !…

— Tu crains de parler… Ne me cache rien, je t’en supplie ! apprends-moi tout, j’aurai la force de tout entendre.

— En vérité, je ne sais comment te dire… C’est qu’il te faudra de la fermeté d’âme.

— Mais parle donc.

— Eh bien ! ton beau-père, comme tant d’autres, ruiné de fond en comble, a failli perdre la raison… et, pour lui sauver l’honneur, ta femme… s’est remariée.

Georges gardait le silence, accablé de cette révélation.

Guérineau ajouta :

— Remariée à quelqu’un de très riche, qui lui donnait sa fortune et son nom.

Et comme il hésitait :

— Mais nomme-le donc ! reprit Georges.

— Quelqu’un de ta famille…

— Qui ?