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Henri devait bientôt consoler la belle veuve, en essuyant ses dernières larmes ; tandis que les robes noires étaient mises au crochet de l’oubli, les toilettes bleues et roses allaient donner du travail aux couturières de la contrée.

Un simple télégramme de quelques mots vint brutalement couper court à tous ces bruits, et briser pour le pauvre amoureux le fil d’or des enchantements.

Le télégramme était ainsi conçu :


« Saint-Christophe. — M. Desmarennes très mal… Vous demande.

« Signé : BAPTISTE. »


On fit en hâte malles et paquets, et le soir même Mme Desmarennes et sa fille prenaient le chemin de fer par la ligne de Pons.

Elles étaient déjà casées dans leur compartiment, et le sifflet de la locomotive avait donné le premier avertissement du départ, lorsque Henri Paulet, debout sur le marchepied du wagon, demanda à Thérèse d’une voix émue :

— Me sera-t-il permis de venir à Saint-Christophe prendre des nouvelles de M. Desmarennes, et de vous revoir bientôt ?

— Assurément, répondit Thérèse. Vous êtes