à leur poste dans les brumes glacées de la nuit. Nous nous bornerons aux quelques détails indispensables pour l’intelligence de notre récit.
Dans le premier effarement de la grande ville investie, renfermée dans un cercle de feu, nos marins arrivèrent simplement, sans cri, sans geste et sans phrases, comme de braves gens qui accomplissent un devoir.
Avec leur habituel sang-froid et une rigoureuse discipline, ils se multiplièrent sans bruit, heureux d’obéir à des chefs intelligents et graves, que tous aimaient et respectaient.
Répartis sur divers points de la ceinture, où rien n’était encore préparé, ils déployèrent une activité surhumaine, et grâce à eux, tous nos forts, mis en état de défense, purent décemment répondre au feu de l’ennemi.
Le 21 décembre, Georges Paulet et son matelot se trouvaient à l’affaire du Bourget, héroïque et funèbre journée, qui jette un éclair de gloire sur le fond noir de nos souvenirs, et que certes nos adversaires n’oublieront pas.
Tandis qu’eux, abrités, tiraient à coup sûr du trou des caves, des fenêtres des maisons, des rues barricadées, des murs crénelés d’un parc, nos marins, tête haute et la poitrine en avant, sans détacher leur fusil de l’épaule, attaquaient au pas de course, hache à la main, comme à