Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée



V

Au jour dit, tout le monde fut prêt.

A l’encontre de certains militaires, raides et gourmés, quand ils s’habillent en hommes, en bourgeois, comme on dit, Georges Paulet se trouvait parfaitement à l’aise en costume civil : petite jaquette noire, pantalon gris, simple béret de laine brun, comme à la campagne.

Quand il mit le pied à l’étrier pour enfourcher Mistral, le bel arabe le regarda d’abord de travers, en secouant sa crinière chevelue et dressant sa queue en éventail : d’un vif mouvement de côté, il chercha à le désarçonner ; mais il s’aperçut vite qu’il avait affaire à quelqu’un de souple et solide, dont la jambe nerveuse l’enveloppait bien. D’ailleurs le cavalier l’appelait par son nom avec des inflexions câlines dans la voix, en lui caressant l’encolure. Bientôt Mistral fila doux comme un chevreuil.

Mlle Thérèse était sur Topaze, en amazone bleu cendré, et coiffée d’un léger feutre à voilette