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IV

Rentrés en ville vers trois heures du matin, les deux amis continuèrent à se faire part de leurs impressions.

Couchés dans une grande chambre à deux lits comme d’anciens camarades, après avoir soufflé leurs bougies, enveloppés de larges draps fleurant la bonne lessive de province, ils prolongèrent dans l’obscurité leur intime causerie à l’horizontale.

Georges Paulet ne pouvait parvenir à fermer l’œil, et ne tarissait pas sur les trésors de jeunesse, d’élégance, d’esprit et de beauté de la petite fée de Saint-Christophe.

— A propos, explique-moi donc pourquoi sa mère l’appelle Thérèse et son père Mésange ?

— Un surnom qu’elle mérite bien et qu’on lui a donné quand elle avait cinq ou six ans, à cause de sa gentillesse et de sa vivacité… Elle