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J’espère bien que vous serez des nôtres.

— Avec le plus grand plaisir, assurément, si j’étais seul ; mais depuis deux jours j’ai pour hôte un ancien camarade de collège.

— Qui donc ?

— Un officier de marine en congé de convalescence, Georges Paulet, retour du Sénégal.

— Un fils de Paulet, l’expéditeur de Bordeaux ?

— Justement.

— Qui vous empêche de l’amener ? Venez ensemble. Il nous contera ses voyages : je vous enverrai prendre en voiture.

— Inutile. Nous irons à pied jusqu’à Saint-Christophe. C’est une promenade.

— Comme vous voudrez. Je vous attends tous deux.

Aussitôt Desmarennes parti, Georges Paulet, qui s’était effacé discrètement, vint se rasseoir en roulant une cigarette près de maître Guérineau, qui lui transmit l’invitation.

— Singulier homme que ce Desmarennes, ajouta l’avocat. Figure-toi que c’est le meilleur de mes clients, celui qui me paye le mieux et me fait le moins parler.

— Explique-toi.

— Tu connais le proverbe : « Qui terre a, guerre a » ; c’est surtout au bord des rivières