Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

à nous éteindre comme la dernière lueur d’un cierge béni, qui se fond dans un flot parfumé de cire blanche.


J’aime le sourire des gens graves. Quand je vois s’entr’ouvrir la bouche discrète des penseurs, je me souviens des riches floraisons répandues sur les calmes étangs des bois : trèfles d’eau, sagittaires, nymphaeas, villarsies. Les enfants qui passent ne se doutent pas des longues racines chevelues qui plongent aux abîmes ; ils n’aperçoivent que la fleur suave éclose des profondeurs.


Pour marcher dans l’histoire, quel guide préférez-vous, de Jules ou de Henri ? L’un vous prend la main comme à un enfant, et, témoin ému de vos rires et de vos pleurs, vous promène haletant à travers les comédies ou les drames du passé ; l’autre est froid et fatigant comme un procès-verbal : ce sera l’Anquetil des races futures ; on l’achète pour meubler sa bibliothèque, mais on l’ouvre peu. Il me semble que la Muse sévère de l’histoire n’interdit pas