l’autre. Et tout à coup elle lui avait crié : bonsoir, près de la ferme.
L’après-midi, elle allait aux champs. On plantait justement les pommes de terre. Hulotte avait engagé des femmes pour planter, et elle était au milieu, travaillant comme elles, penchée sur les labours bruns. Des heures entières il l’épiait, immobile derrière un arbre ou les broussailles, une prudence lui conseillant de ne pas se montrer. Elle passait entre les sillons, la banne aux pommes de terre pressée contre sa hanche, prenant dans la banne, puis jetant devant elle ; et ce geste, qui recommençait, avait une grandeur. Puis une des femmes ramenait la terre d’un coup de bêche, chaque fois qu’elle avait jeté la plante.
Il admirait les mouvements de son grand corps dans la brume chaude des après-midi. Par moments, elle se mettait droite, se reposait sur ses reins, les deux poings plantés dans le côté, et demeurait sur place, se détendant rafraîchie, les yeux demi-clos,
Une fois, il imita le cri de la chouette pour lui faire tourner la tête de son côté. Elle vit une agitation dans les arbres du bois, et, devinant qu’il était là, elle agita la main au-dessus de sa tête. Alors il se mit à hennir du hennissement grêle d’un poulain d’un an.
— Il est drôle, pensa-t-elle.
Ce jour-là, quand le soleil marqua quatre heures au ciel, les femmes revinrent seules à la ferme. Elle n’avait pas faim ; elle préférait continuer à planter ; la besogne n’avançait pas. Et d’autres raisons pour demeurer au champ, les femmes parties.
Cachaprès descendit de son arbre ; en quelques enjambées il fut auprès d’elle.
— C’est toi ?
— Oui.