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XXX



Le dimanche suivant, Warnant et Mathieu quittèrent de bonne heure la ferme. Grigol, le valet d’écurie, les accompagnait. Ils avaient leur plan.

Ils marchèrent de compagnie pendant près d’une heure, le long de la grande route où Cachaprès avait rossé le fils aux Hayot. Ils allaient d’un pas tranquille, sans se presser, sûrs d’arriver à temps. Mathieu, muet comme à l’ordinaire, l’autre sifflant entre ses dents, Grigol ayant quelquefois à ras des joues un petit rire sans bruit, comme à l’approche d’une bonne partie.

Des toits de maisons se montrèrent au tournant de la route.

— File droit ton chemin à présent, dit l’aîné des garçons au valet, et fais comme c’est dit. On se retrouvera à l’église, sur le coup de la messe.

— Suffit, répondit Grigol en clignant de l’œil, on a été soldat.

Il allongea les jambes et en quelques allègres arpentées prit sur eux de l’avance.