Hulotte lui prit son parapluie des mains et le mit égoutter dans l’escalier de la cave, disant que ça n’était pas poli et qu’à présent qu’il était entré, il allait demeurer une minute. Alors Hayot céda.
— Une minute ! une seule minute ! Pour vous faire honneur. Ça ne s’refuse pas.
Il secoua ses chaussures sur les dalles, grondant après la pluie qui lui faisait salir la maison, puis, trouvant un paillasson sur le seuil de la chambre, il se remit à frotter ses semelles, à petites fois, longuement.
Il entra enfin, vit Germaine qui achevait de nettoyer la chambre et pinçant un sourire :
— Dire qu’on a fait sauter ça sur ses genoux, fermier, fit-il. Et maintenant c’est des grandes jeunesses donc ! Son admiration grandissant, il la détaillait complaisamment.
— Et des bras ! une poitrine ! des yeux ! C’est ça qui s’appelle une vraie créature. Ah ! si c’était de notre temps ! si nous avions le bel âge !
Et il ajouta en secouant la tête :
— J’sais bien ce que nous ferions. Mais, à présent, nous sommes comme qui dirait des Mathieusalem. C’est le tour de nos garçons.
— Bah ! dit Hulotte. Tant qu’on a de ça…
Et il se frappa le côté du cœur.
— Non, ce n’est plus la même chose, acheva Hayot, avec une moue.
Il s’était assis, ses jambes allongées devant lui.
Germaine lui offrit de la bière, du vin, des liqueurs, au choix ; il hochait la tête, disant non, et à la fin il accepta de déjeuner.
— Pour ça, oui, j’veux bien, là, sans façon. Il y a un petit temps que mon café a passé.
Il était parti à six heures du matin. Il s’était arrêté