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d’elle et l’aidait, lui passant les mains sur le ventre de chaque côté et pressant le veau vers le bas, vigoureusement. Et les douleurs de la gésine grandissant, la bête geignait de moment en moment, la gorge sourde et râlante. Ses lamentations s’entendaient à présent de loin, et il y avait dans ces lamentations de la douleur et de l’épouvante. Elle aussi avait connu le puissant amour du taureau, et bouleversée, Germaine pensa à l’enfantement. Devant elle, la nature invulnérable dormait dans l’immobilité de la nuit. Une paix immense flottait sous le bleuissement de la lune. Et par larges bouffées, le chèvrefeuille l’enveloppait de ses odeurs.


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