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Et Jean dit de sa voix douce, très bas :

— Merci, monsieur Lamy, merci, madame Lamy. Je suis bien content. Oh ! oui !

M. Muller, de son côté, embrassa M. et madame Lamy en pleurant, et il leur dit :

— Oui, merci, mes amis. Vous êtes les plus braves cœurs de la terre. Je vous souhaite une bonne année et du bonheur.

— Et à vous de même, monsieur Muller, dirent ces braves gens en pleurant aussi.

Madame Lamy prit ensuite le petit paquet blanc que Lamy avait mis sur la table et elle le donna à M. Muller en disant :

— Acceptez ça, monsieur Muller. Vous nous ferez plaisir.

M. Muller défit le papier et trouva dedans une paire de gros gants de tricot doublés de peluche bleue ; il les enfila aussitôt et s’écria en frappant ses mains gantées l’une contre l’autre :

— Oh ! ça, c’est superbe ! Et doux comme du velours en dedans ! Madame Lamy sait bien ce qui fait plaisir aux gens !

Il prit son chapeau, descendit en courant et revint une bouteille de punch sous le bras.

Alors on se mit près du feu. Madame Lamy ôta son beau bonnet noir de tulle, et chacun but une rasade de punch, causant à demi-voix et riant, car on était bien heureux d’être près du feu, à fêter la nouvelle année.

Jean sommeillait ; il était si faible qu’il tombait presque constamment en des assoupissements, et on le voyait fermer les yeux d’une minute à l’autre, puis s’endormir. Par moments son sommeil était agité et il rêvait : on n’aurait pas su dire à quoi il rêvait, mais on entendait bien qu’il appelait sa maman. Madame