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XXV


Nous étions souvent arrêtés en chemin par des hommes et des femmes qui nous demandaient des nouvelles de la guerre et qui n’avaient plus lu les journaux depuis huit jours. Quand nous leur annoncions la proclamation de la république, ces pauvres gens levaient les mains au ciel et nous demandaient presque en larmes :

— Croyez-vous, messieurs, que nous en serons plus heureux ?

Dans une rue qui aboutit à la place Turenne, un rassemblement regardait par terre, les mains sur les genoux et la tête penchée, une mitrailleuse échouée dans le ruisseau : des mots étaient échangés à voix basse.