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Mauss, le vieux petit professeur de violon, la grande Anna aux longues mains, Bertha la rieuse, M. et Mme  Samuel venaient prendre le thé dans le petit salon en acajou où brillaient sur l’armoire les argenteries de la famille. C’étaient, du reste, de vieux camarades, et ils étaient tous deux de Cassel, où le père du second avait un emploi dans l’administration. En sorte qu’ils ne se lassaient pas de se conter mille histoires de chez eux en se demandant sans cesse :

— Que ferait bien maintenant le camarade Hans, et l’ami Joseph, et la grosse maman Orchel qui larmoie toutes les cinq minutes comme si elle avait des oignons dans sa poche ?

Et bien des choses ainsi qui les faisaient tour à tour rire et pleurer.