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sabots, mais ils les tenaient à la main, la plupart du temps, pour courir plus vite et n’être pas entendus. Quelquefois, ils mendiaient dans les fermes ; on leur jetait un os, un morceau de pain, un reste du repas, et ils s’en allaient, farouches, sans dire merci.

Bast était à la grange, ce jour-là. Il arriva au bruit du sabot battant la porte, et les prenant pour des mendiants :

— Hors d’ici ! cria-t-il.

Mais ils ne bougeaient pas et le regardaient de leurs yeux hardis, en face. Alors sa poltronnerie reprit le dessus ; il s’apaisa et leur demanda ce qu’ils voulaient.

— Parler à celui qui s’appelle Balt, dit l’aîné.

— Balt n’est pas ici ; il est au champ, près du bois. Qu’est-ce que vous lui voulez ?